Énertion, un indépendant au service de la performance énergétique

En 15 ans, Christian Mortier a bâti un groupe à son image, sobre et cohérent, à rebours des effets de taille et des logiques de court terme. Porté par une exigence technique assumée et un sens du service affûté, Énertion trace une route singulière dans le génie climatique, la mobilité urbaine et les réseaux de chaleur.

Les origines d'Énertion

Ingénieur Arts et Métiers, Christian Mortier débute sa carrière chez Streichenberger, PME spécialisée dans l’exploitation d’installations thermiques, intégrée par la suite au groupe Cofely, acteur majeur des services énergétiques. En 2007, après 13 ans de maison, il décide de sauter le pas de l’entrepreneuriat avec une idée simple : construire, par étapes, un projet qui lui ressemble. « Je commence par reprendre STI, une très petite entreprise de tuyauterie industrielle, que je redirige vers les enjeux thermiques, se souvient le dirigeant. Puis vient Techniservices, en 2008, spécialisée dans l’installation et la maintenance de systèmes CVC (chauffage, ventilation, climatisation). » En 2012, Christian Mortier acquiert ESSAM, société fragilisée et en difficulté mais riche d’un solide savoir-faire en maintenance. À chaque fois, le même fil conducteur : assembler des expertises complémentaires, structurer un socle métier cohérent. En 2013, il regroupe ces trois entités sous une bannière commune, celle d’Énertion, une marque-programme qui évoque à la fois l’énergie, la transition, l’action. À cette époque, le groupe est encore modeste, mais il avance avec méthode, capitalisant sur l’expérience de terrain, la stabilité des équipes et une attention constante au service.

Une logique de filière

Dès sa création, Énertion se distingue par son approche intégrée : concevoir, installer, exploiter, maintenir. « Appuyée sur les synergies entre équipes, cette chaîne de valeur complète nous permet de répondre à des projets complexes en gardant la main sur chaque étape », indique Christian Mortier. L’entreprise se structure progressivement : renforcement du bureau d’études, montée en compétence en ingénierie, développement d’outils numériques. En 2019, Énertion franchit une nouvelle étape avec la création de Ch4nge, une entité dédiée au sujet de la transition énergétique intervenant sur les problématiques de mobilité urbaine et décarbonée. « Son nom joue sur la contraction de “change” et CH₄, la formule du méthane : une manière d’assumer que la transition énergétique passe aussi par l’optimisation des usages actuels. »

Une structure solide et agile

Aujourd’hui, Énertion dispose d’une réputation solide, étayée par des chantiers d’envergure dans de nombreux domaines : industrie, tertiaire, santé, habitat, transport, collectivités, énergies renouvelables…Ces dernières années, le groupe renforce ses positions dans le cadre de contrats de performance énergétique (CPE) et de délégation de service public (DSP) pour la gestion de réseaux de chaleur. « Nous sommes aussi en mesure de guider nos clients dans le montage technico-économique de leurs projets, en intégrant les volets de financement dès la phase de conception. Et par la suite, nous pouvons les accompagner sur le long terme avec la garantie des résultats. » À travers sa filiale Ch4nge, les compétences du groupe rhônalpin s’exercent également dans le domaine de la mobilité urbaine, un secteur porteur à l’heure de la nécessaire transition vers une société décarbonée. « Nous concevons, réalisons et maintenons des stations de compression de gaz naturel (GNV – GNC) pour l’alimentation de flottes de véhicules publiques ou privatives. » Ici aussi, l’entreprise mobilise ses capacités d’ingénierie, de coordination de chantiers et d’exploitation pour déployer des solutions fiables, efficaces et adaptées à chaque contexte. L’une des grandes forces d’Énertion réside dans son indépendance technologique et énergétique :elle ne commercialise pas de matériels, mais conçoit des solutions sur mesure en s’appuyant sur les énergies les plus pertinentes, du bois au solaire en passant par le gaz. Face aux grands acteurs nationaux qui dominent le secteur, elle revendique une approche agile, une réactivité sur le terrain et une réelle proximité vis-à-vis de ses clients. L'entreprise compte prés de 60 salariés répartis entre son siège de Vaulx-en-Velin sa filiale d’Aix-en-Provence et ses unités techniques de Hauteville et d’Île-de- France. Le groupe s’appuie en particulier sur une douzaine d’ingénieurs œuvrant au service des études de conception et aux activités de production, qui boostent l’excellence technique des filiales. En 10 ans, le chiffre d'affaires est passé de 3 à 17 millions d'euros.

Un partenariat sous le signe de la culture entrepreneuriale

En 2022, Isatis Capital est entré au capital d’Énertion aux côtés de Bpifrance, déjà actionnaire depuis plusieurs années. Ce nouveau tandem financier accompagne l’entreprise dans une phase d’accélération, marquée par la diversification des es activités, des premiers pas à l’international avec la conduite de projets d’ingénierie pour la conception d’une station de compression de gaz au Maroc et pour la création d’un champ solaire thermique en Espagne – et la consolidation de son organisation interne. « Pour accompagner cette ambition, je souhaitais pouvoir m’appuyer sur un partenaire financier disposant d’une véritable culture entrepreneuriale et j’ai eu la chance de rencontrer Isatis Capital, avec qui la relation repose depuis le début sur la compréhension mutuelle et une connaissance fine des dynamiques de notre secteur. » « Pour notre part, nous avons été convaincus par les perspectives de développement d’Énertion et par son organisation solide, qui lui confère une grande capacité d’adaptation là où les majors du génie climatique sont souvent trop rigides », affirme Yonathan Elmalem, directeur associé d’Isatis Capital. Depuis l’arrivée d’Isatis, la gouvernance d’Énertion a évolué avec la nomination de plusieurs talents issus des filiales à des fonctions de direction. « Avec cette structuration, le groupe accompagne des projets plus complexes et gagne en lisibilité auprès de ses donneurs d’ordre », poursuit Yonathan Elmalem. « Le partenariat avec Isatis Capital n’a en rien bouleversé notre projet initial mais nous a donné un nouvel appui pour grandir, sans renier notre ADN », remarque pour sa part le président d’Énertion. Pour la suite, Énertion affiche sans fard son ambition. « L’objectif n’est pas de grossir pour grossir mais de poursuivre notre développement organique, de renforcer notre notoriété, de toujours mieux répondre aux besoins de nos clients. Pour, in fine, prendre place parmi les cinq premiers acteurs du secteur sans rien perdre de notre singularité », résume Christian Mortier en conclusion.

Le partenariat avec Isatis Capital n’a en rien bouleversé notre projet initial mais nous a donné un nouvel appui pour grandir, sans renier notre ADN.

Christian Mortier

Président d'Énertion

Réseaux de chaleur : Une solution collective bas carbone et locale

Portés par les collectivités locales, les réseaux de chaleur constituent aujourd'hui un levier stratégique de la transition énergétique. Alimentés par des sources renouvelables comme la biomasse, le bois énergie ou la géothermie, ils substituent à des énergies fossiles importées des ressources locales, stables et moins carbonées. Leur modèle repose sur la mutualisation des moyens : une chaufferie centrale dessert plusieurs bâtiments via un réseau de canalisations enterrées. En période de tensions géopolitiques et d’inflation énergétique, ils offrent une alternative sûre et durable. En France, plus de 900 réseaux de chaleur sont en service. Ce nombre devrait doubler d’ici 2030, porté par les objectifs de décarbonation. Mais développer un réseau, notamment en biomasse, suppose une réflexion territoriale approfondie : il faut identifier les besoins, garantir un approvisionnement durable, construire des installations performantes et en assurer l’exploitation sur le long terme. C’est le pari relevé par plusieurs communes dont Samoëns, en Haute-Savoie, accompagnée par le Syan’Chaleur. Le groupe Énertion, reconnu pour son expertise dans la conception et l’exploitation de réseaux thermiques, a été retenu pour porter ce projet structurant via sa filiale ESSAM. Ce choix reflète la capacité d’Énertion à accompagner les collectivités dans des montages exigeants, associant performance technique, ancrage territorial et ambition environnementale. Conçu avec un consortium de PME engagées, le futur réseau s’étendra sur2 kilomètres, avec une puissance installée de 2,6 mégawatts dont1 mégawatt pour l’énergie bois, pour un besoin estimé à3 gigawattheures de chaleur et un taux de couverture bois de 88 %.C’est le quatrième réseau de chaleur pour le groupe Énertion, qui fait de ces projets complexes l’un des fers de lance de sa stratégie : mutualiser des ressources au service d’un besoin collectif pour décarboner et optimiser les coûts énergétiques.