Ludovic Bossé, l'enthousiasme pour moteur

Pas du tout ! Ma passion de jeunesse, c’était l’automobile, dont j’ai fait mon métier pendant près de 15 ans. Après mes études, je suis entré chez Renault, où j’ai été vendeur, puis chef de produit, responsable de l’école de vente, avant de m’occuper des produits dérivés et de l’enseigne de services express. Ensuite, ce fut Piaggio et l’équipementier Gruau. Mais si le secteur m’intéressait, j’ai fini par me rendre compte que c’était un monde plutôt fermé. Si vous n’êtes ni énarque, ni polytechnicien, votre carrière se heurtera toujours à des barrières difficiles à franchir. Alors, lorsque mon père m’a proposé de prendre sa suite à la tête d’Interfert, je suis parti sans scrupule.

L’univers que j’ai découvert s’est révélé bien plus attractif que ce que j’imaginais. Certains voient l’agriculture comme un milieu plutôt rigide et passéiste, mais j’ai découvert des gens passionnés et passionnants, qui m’ont accueilli avec bienveillance. C’est un monde de valeurs où la fidélité et la parole donnée ne sont pas des vains mots. Et puis nos métiers ont du sens. Qu’y a-t-il de plus noble que de nourrir les humains ?

Si mon père ne m’avait pas proposé de le rejoindre, j’aurais sans doute monté un projet à un moment ou un autre. Mais en lançant AD Fert, j’ai réalisé mon rêve d’entrepreneuriat et la structuration de la holding a largement comblé mon besoin d’action ! Cela dit, si j’avais vingt ans aujourd’hui, je créerais sans doute ma propre startup… J’ai plein d’envies, plein d’idées et j’ai déjà investi dans plusieurs jeunes pousses à titre personnel.

Je suis avant tout passionné par nos métiers et nos produits, en permanence à l’affût de nouvelles pistes d’innovation. Et dans le domaine des fertilisants, les nouvelles pistes, ça ne manque pas ! Je suis toujours bluffé par l’ingéniosité des chercheurs. En ce moment, par exemple, je m’intéresse de très près au frass d’insectes, un « fumier de larves » qui constitue un très bel engrais naturel bio.

Je fais partie des conseillers du commerce extérieur français dont le rôle est de promouvoir la place de la France à l’international. Membre de la commission formation de ce réseau, je suis à ce titre le parrain du master Management interculturel et international de l’Université Paris-Nanterre. Par ailleurs, je m’engage régulièrement dans des activités de mentorat à destination d’entreprises de l’agro­alimentaire qui souhaitent exporter. Je crois beaucoup à la transmission et au partage d’expérience. Quand on donne, on reçoit beaucoup.

J’ai la chance de savoir organiser mon temps et de pouvoir maintenir une frontière étanche entre vie pro et vie perso. Malgré le poids de mes activités professionnelles, je profite pleinement de ma famille et de ma passion pour l’art, plus spécifiquement le street art. Mais je ne pourrais pas le faire sans mes équipes et tout spécialement sans mes jeunes associés. Je sais que je peux compter sur eux ! Entre autres qualités, ils sont impertinents et savent me challenger tous les jours, ça aide à garder l’envie d’aller toujours de l’avant.