Ekstend Group, le pari de la proximité

« Je suis un homme de média, j’ai toujours voulu évoluer dans cet univers et je ne l’ai jamais quitté. » Quand il parle de son métier, Franck Kaddouch a l’enthousiasme communicatif. Il en va de même quand le PDG d’Ekstend Group parle de Marseille, la ville où il a fait ses premières armes professionnelles et à laquelle il reste fidèle depuis plus d’un quart de siècle. C’est en effet dans la cité phocéenne qu’il crée Demain Midi, sa toute première agence, en 1997. Le succès est immédiat et au bout de trois ans, la petite structure et son fondateur intègrent le groupe Carat – une très grosse pointure de l’achat d’espace média. Franck Kaddouch y reste huit ans, le temps de donner naissance à Carat Local. « En 2008, la passion d’entreprendre reprend le dessus et je lance une nouvelle agence, baptisée Foule Access, la première brique de ce qui est, depuis, devenu Ekstend Group. » Dès le départ, le positionnement est précis : Foule Access s’adressera essentiellement aux enseignes de distribution à réseaux, avec l’ambition de les aider à générer du trafic en points de vente.

Très vite, l’audace et la rigueur de la jeune pousse convainquent des marques de renom. Parmi ses clients historiques figurent Optical Center, Škodat Hyundai. On aurait pu croire que Franck Kaddouch se contenterait d’agrandir et d’exploiter son terrain de jeu initial, mais c’est mal connaître l’homme, toujours à l’affût des tendances. Et la tendance, au tournant des années 2010, c’est la digitalisation du marketing. « Pour les grands groupes, ça n’était plus une tendance, mais une explosion. En revanche, les marchés locaux n’étaient pas encore matures. Bon nombre d’artisans, de PME et de petites ETI avaient envie de se lancer, mais manquaient de moyens. Je me suis dit qu’il serait intéressant de développer leurs compétences numériques car, mécaniquement, cela élargirait notre base de prospects potentiels. » Pour cela, le patron de Foule Access se tourne vers un groupe qui n’est pas précisément un débutant en matière de digital : Google. Ensemble, ils créent le programme Google pour les Pros, qu’ils continuent à porter à quatre mains, aujourd’hui sous le nom de Google Ateliers Numériques.

Dans la foulée de cette aventure, Franck Kaddouch engage une autre diversification. Après les enseignes en réseaux et les novices du numérique, place au secteur du luxe, avec un premier client prestigieux, Rolex, qui sera suivi d’Audi et de Porsche. C’est ainsi, que, progressivement, la petite agence conseil devient un véritable groupe média, d’abord baptisé Lokall. « En 2019, Lokall devient Ekstend, reprend Franck Kaddouch. En repensant notre identité, nous souhaitions mieux refléter notre positionnement auprès des entreprises que nous accompagnons. En effet, nous ne voulons pas être un prestataire, mais bel et bien une “extension” des marques au service de leurs ambitions stratégiques et de leurs objectifs business. Il ne s’agit pas de faire “pour” mais bien plus “avec” et ”ensemble“, à l’aide d’une méthodologie unique basée sur notre valeur maîtresse de proximité. Avec nous, pas de brief classique, mais un travail de cocréation avec les équipes marketing des marques. » 

Quelques mois après avoir défi ni cette nouvelle identité, l’entreprise marseillaise initie une seconde évolution importante avec l’entrée d’Isatis Capital dans son capital. « Lorsque j’ai rencontré Isatis Capital, j’ai d’abord été séduit par l’intelligence des gens avec qui j’ai discuté. J’ai même été bluffé par leur capacité à comprendre nos métiers, alors même qu’ils viennent d’un univers très différent. » « De notre côté, nous avons été convaincus par la dynamique du groupe – sa taille, sa rentabilité, son implantation sur un secteur porteur – ainsi que par le profil de son dirigeant, qui a fait ses preuves dans un grand groupe avant de fonder ex nihilo ce qui allait devenir Ekstend, indique Yonathan Elmalem, directeur associé d’Isatis Capital. Cette double casquette est rassurante pour les investisseurs que nous sommes ! »

La collaboration entre Isatis Capital et Ekstend Group s’articule d’emblée autour de deux axes :la structuration des équipes pour accompagner le développement du groupe, d’une part, et des opérations de croissance externe, d’autre part. 

Pour Audi, par exemple, cela s’est traduit par la formation de responsables marketing implantés dans les concessions. Leur mission : accompagner la transformation de leur point de vente en life stores proposant événements et expériences inédites aux visiteurs. Pour Optical Center ou Hyundai, ce sont des stratégies de « drive to store » adossées à l’application Waze qui boostent le trafic en magasins. Fort de ces succès et de beaux contrats signés en début d’année – OPCO 2i ou le croisiériste Ponant, pour n’en citer que deux –, le groupe marseillais aborde l’avenir avec sérénité… et appétit. « Dans les mois et années qui viennent, Ekstend va continuer sa croissance organique tout en identifiant les structures et les expertises métier que nous n’avons pas et qui pourraient intéresser nos clients, annonce Franck Kaddouch. Je pense notamment au domaine de la data, encore balbutiant au niveau local, ou au secteur de l’influence, que nous n’avons pas beaucoup exploré. Et la question de l’international se pose aussi… » « En quatre ans de collaboration, nous avons pu constater que la confiance accordée au départ était réciproque et fondée, indique pour sa part Yonathan Elmalem. Isatis Capital réfléchit déjà à l’accompagnement des prochaines étapes du développement d’Ekstend Group. »